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REP101 : QUAND LES ENTREPRISES DOIVENT PAYER POUR CE QU’ELLES METTENT EN MARCHÉ

Publié le 17 juin 2021

Depuis quelques années, on entend de plus en plus parler de la « Responsabilité élargie des producteurs », ou REP pour les intimes, mais qu’est-ce que ça mange en hiver?

La responsabilité élargie des producteurs, comme son nom l’indique, vise à responsabiliser les entreprises qui commercialisent des produits. D’accord, mais de quelle façon? À quel égard? En fait, cette responsabilisation varie grandement d’un pays à l’autre, d’un programme à l’autre et même d’un produit à l’autre! Ce n’est pas si simple.

Ce concept a vu le jour vers la fin des années 1980, mais ce n’est qu’au début des années 2000 qu’il a réellement pris forme. Le principe de la REP veut que les gouvernements imposent aux producteurs l’entière responsabilité environnementale des produits qu’ils mettent en marché, et ce de la conception du produit jusqu’à sa fin de vie utile.

Dans bien des cas, les programmes de REP se limitent toutefois à la fin de vie des produits et demandent simplement aux producteurs qu’ils en assurent la récupération et le recyclage. Ceux-ci comptent alors souvent sur des organismes pour s’occuper des points de dépôt, de la collecte, du transport et du recyclage des produits.

Plusieurs pays ayant instauré des programmes de REP pour différents produits, comme les appareils électroniques, les emballages ou les piles, se contentent d’imposer l’atteinte des objectifs de récupération et de recyclage prévus dans leurs règlements en vue de réduire les déchets et le fardeau fiscal des municipalités (ce qui a bien sûr une incidence directe sur votre compte de taxes). Pourtant, nous aurions tout intérêt à appliquer ce principe de responsabilisation bien avant la fin de vie des produits, en exigeant des producteurs :

  • L’utilisation de matières recyclables lors de la fabrication des produits;
  • Une durée de vie minimale des produits mis en marché (en opposition à l’obsolescence programmée);
  • La réparabilité des produits, c’est-à-dire avoir des pièces de rechange et être en mesure de démonter facilement les produits pour les réparer;
  • L’écoconception des produits pour minimiser les ressources nécessaires pour leur fabrication;
  • Et j’en passe!

Bref, bien que la récupération pour fin de recyclage soit un premier pas vers la responsabilisation des entreprises, d’autres mesures doivent être mises en œuvre pour assurer une réelle prise en charge des produits mis en marché et la création d’une économie circulaire.

Ce qui m’amène à me poser la question suivante : à quand la responsabilité élargie des consommateurs?